DETOURNEMENT DE FONDS AU CAMEROUN

Les prochaines cibles de l’opération Epervier La liste des suspects provoque des frayeurs dans le gouvernement. Certains pensent à une explosion du régime, si toutes ces personnes venaient finalement à être poursuivies et… La mission confidentielle confiée en septembre 2007 par le vice-Premier ministre, ministre de la Justice garde des sceaux, Amadou Ali, à un expert financier basé à l’étranger aux fins de débusquer les corrompus et détourneurs des fonds de l’Etat camerounais, est désormais un secret de polichinelle. C’est sur la base d’un fichier de 64 personnalités suspectées de crimes économiques que l’expert devrait mener sa mission. Parmi les personnalités répertoriées, 8 sont déjà incarcérées. Cette traque s’inscrit dans le cadre de l’opération baptisée “ Epervier ” par la presse. Il s’agit d’un vaste mouvement annoncé en fin 2005 par le président de la République, Paul Biya, et mis en œuvre dès le début de l’année 2006 par son gouvernement. Cette lutte contre les détournements de fonds a été vivifiée par les bailleurs de fonds qui l’ont posée comme l’une des conditions pour l’accès à un certain nombre de facilités de réduction de la dette et de la pauvreté. La mission d’investiguer sur les gestionnaires soupçonnés de malversations a ainsi été confiée au vice-Premier ministre. Avant les premières arrestations (Ondo Ndong, Gilles Roger Belinga, …), Amadou Ali avait affirmé que ses enquêtes préliminaires étaient bouclées et qu’il avait de nombreux noms à livrer. Plus d’un an après, l’opération a en réalité fait moins de 10 grosses victimes. Au moment où le peuple qui a applaudi cette initiative de punir enfin les baleines se demande si la lutte était ainsi achevée, Biya a déclaré lors de son discours du 31 décembre 2007 qu’elle devra continuer. Risque d’explosion du régime La découverte de la mission confiée à l’expert par Amadou Ali coïncide avec ce message du chef de l’Etat qui est encore présent dans les esprits. Mais de nombreux observateurs se demandent sur quelle base les listes préalables des suspects ont été dressées. Certains accusés formulent l’hypothèse d’un règlement de comptes. Pour eux, Amadou Ali veut profiter de cette occasion pour liquider ses rivaux politiques et sociaux. Il en est ainsi de Marafa Hamidou Yaya, le ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale, dont des proches disent ne pas comprendre pourquoi son nom figure sur cette liste alors que d’autres prévaricateurs de la République, longtemps suspectés par le peuple, ne s’y retrouvent pas. Quoi qu’il en soit, le public peut se réjouir de ce que ces enquêtes soient engagées. En effet, la masse des populations pauvres du Cameroun sait que sa misère a pour origine la mauvaise répartition des richesses qu’elle s’investit pourtant à produire au quotidien. Toutefois, les personnalités dont les noms figurent sur la liste ci-contre ne sont que des suspects ; ils ne sont ni inculpés, ni même accusés. Mais l’ampleur de la suspicion est telle que le régime Biya peut à tout moment exploser. Des ministres se disent prêts à remettre leur démission au président de la République pour aller préparer leur défense. Les personnalités suspectées de crimes économiques contre l’Etat du Cameroun - Abah Abah Polycarpe, ancien ministre de l’Economie et des finances - Ngamo Hamani Paul Gabriel, actuellement administrateur provisoire de la Camair - Njankouo Lamere Daniel, ancien directeur général de la Caisse autonome d’amortissement, ancien ministre délégué à l’Economie et aux finances - Akumshi Awa Peter, ancien directeur général du Trésor - Meva’a Caroline Dorice, épouse Abah Abah, Minefi - Meva’a Lucien, ancienne secrétaire privé du ministre des Finances - Njomatchoua Justin, ancien secrétaire général au ministère des Finances - Tawamba Charles, ancien directeur général de Campost - Tawamba Pascal, drecteur général de La Pasta - Titi Pierre, ministre délégué au ministère des Finances - Babale Djamila, ancien conseiller financier du ministre des finances - Nsom Blaise, directeur général du Trésor - Nkodo Ze Anatole, directeur de la Commission de privatisation - Nkodo Laurent, actuellement directeur général des Impôts - Mongue Nyamsi, contrôleur financier au ministère des Finances) - Tasong Njukang, inspecteur général des impôts - Evo Mekou, directeur général de la Caisse autonome d’amortissement - Akame Mfoumou, ancien ministre des Finances - Mbia Emmanuel, ancien avocat au ministère des Finances - Dang Bayibidio Esther, épouse Belibi, ancien directeur à la Société nationale d’investissement (Sni) - Siyam Siwe Alphonse, ancien directeur du Port autonome de Douala - Ondo Ndong Emmanuel, ancien directeur général du Feicom - Mendo Ze Gervais, ancien directeur générale de la Crtv, ancien ministre délégué à la Communication - Enam Patricia Daisy, épouse Melone, ancien directeur des finances à la Crtv - Mongori Elisabeth, ancienne directrice du département de la Communication (Crtv) - Ze Meka, ministre délégué à la Défense - Engo Pierre Désiré, ancien directeur général de la Cnps - Etondè Ekoto Edouard Nathanaël, ancien délégué du gouvernement de Douala, Ex-Pca du port autonome de Douala - Atangana Mebara, ancien secrétaire général à la présidence de la République du Cameroun, ancien ministre des relations extérieures - Fotso Michel, ancien directeur général de la Camair, actuellement administrateur de la CBC - Marafa Hamidou Yaya, ancien ministre, secrétaire général à la Présidence de la République du Cameroun, actuellement ministre de l’Administration territorial - Forjindam Zacheus Mungwe, directeur général du Chantier naval - Bokam Nkoumba Jean Baptiste, ancien directeur de la Bicec et ancien ministre des Travaux publics, actuellement ministre délégué au ministère de la Défense - Fouman Akame Jean, magistrat et conseiller à la présidence de la République du Cameroun - Niat Njifendji Marcel, ancien directeur général de la Sonel et ancien vice-Premier ministre - Kammogne Fokam Paul, directeur général de Afriland First Bank - Metouck Charles, directeur général de la Sonara - Etoundi Oyono Adolphe Emmanuel, ancien directeur de la Société de recouvrement des créances, actuellement directeur général du Port de Douala - Ibrahim Talba Malla Oumate, directeur général de la Caisse de stabilisation des prix des hydrcarbures) - Okouda Martin Aristide Léopold, ancien ministre des Travaux publics - Atangana Abega Michel Thierry, - Meva’a M’Eboutou Michel, ancien ministre des Finances - Olanguena Awono, ancien ministre de la Santé - Iya Mohamed, directeur général de la Sodecoton - Edou Joseph, ancien directeur général du Crédit foncier du Cameroun - Belinga Gilles Roger, ancien directeur général de la Société immobilière du Cameroun (Sic) - Motaze Louis Paul, ancien directeur général de la Cnps - Melingui Roger, ancien ministre délégué du Budget et ancien directeur général l’Office de commercialisation des produits de base (Oncpb) - Mouchipou Seydou, ancien ministre des Postes et télécommunications - Owona Grégoire Sébastien, ministre en charge des Relations avec les assemblées - Nkoto Emane David, directeur général de Camtel - Nyodog Perrial Jean, directeur Général de Tradex - Mebe Ngo’o Edgard Alain Abraham, ancien directeur du cabinet civil de la présidence de la République du Cameroun, actuellement délégué général à la Sûreté - Esso Laurent, ministre, secrétaire général à la présidence de la République du Cameroun - Koum Eyoum Maurice, conseiller auprès du secrétaire général à la présidence de la République du Cameroun - Cavaye Yeguié Djibril, président de l’Assemblée nationale du Cameroun - Tanyi Mbianyor Clarkson Oben - Yougkeh Tanfuh, épouse Tanyi Mbianyor - Ken Kome - Amenguele Akin Samuel - Ndedi Rebecca Par Alexandre T. DJIMELI SOURCE: le messager Le 09-01-2008

Un mécanicien fusillé par un malfrat (09/01/2008)

Le quartier Madagascar a été le théâtre d’une scène effroyable. La scène se déroule au petit matin du samedi 5 janvier dernier au quartier Madagascar (Yaoundé) derrière la chefferie. Alors qu’il revient d’une veillée accompagnée de sa petite amie, Guy Chimi surprend un individu sur le pas de sa porte. Ne sachant pas encore que cet inconnu deviendra son bourreau, Guy l’interroge sur sa présence à cet endroit à une heure aussi tardive (il est environ trois heures du matin). A la grande surprise des tourtereaux, l’autre lui intime l’ordre de se taire et d’ouvrir plutôt la porte. Au regard du gabarit de son futur assassin, Guy se sent en confiance. Il semble plus fort. De ce fait, il refuse d’obtempérer et se saisit de l’inconnu. A son appel au secours, un voisin se pointe, puis un autre. Pris au piège, l’inconnu tente une explication. Il ne savait pas qu’il se trouvait sur le pas de la porte d’une maison occupée. Il se serait assis là juste pour se reposer. Ces explications ne convainquent personne, surtout pas le propriétaire des lieux. Ce dernier n’a pas encore oublié leur échange quelques minutes auparavant. Il refuse par conséquent de lâcher prise. Se sentant à l’étroit sous l’étreinte, l’agresseur sort une arme à feu. Selon des témoins, il aurait tout d’abord tiré deux coups en l’air pour intimider sa victime. Sans succès. Guy n’en a cure, malgré les supplications de sa compagne et de ses voisins. La troisième balle du malfrat l’atteint en pleine poitrine. Le voyant s’écrouler, sa compagne s’agrippe à son tour sur l’assassin. Mais Guy la supplie de le conduire à l’hôpital. Le scélérat saisit l’occasion qu’offre la confusion pour s’éclipser. Il court toujours. La dépouille de Guy Chimi repose à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé. Agé de 36 ans, le défunt, quoique célibataire, laisse deux enfants. Une enquête a été ouverte à la brigade de Tsinga à l’effet de retrouver son assassin. Source : le Messager

56 prersonnalités dans le collimateur d'Amadou Ali (09/01/2008)

Des barons du régime sont inquiets depuis que Paul Biya a annoncé la poursuite de la traque des détourneurs de deniers publics. Ils maudissent le vice-Premier ministre. Psychose. Le mot semble fort. Mais il traduit le trouble intérieur que subit aujourd’hui une soixantaine de membres du gouvernement, directeurs généraux et hommes d’affaires prospères. Quelques-uns d’entre eux ont en effet appris, il y a quelques jours, que leurs noms figurent sur une liste de personnes suspectées de crimes économiques. La nouvelle s’est vite répandue et l’essentiel des hiérarques du régime Biya est au courant. Après le discours du 31 décembre 2007 dans lequel le président de la République affirmait sa volonté de poursuivre la lutte contre la corruption et le détournement de deniers publics, ces derniers vivent désormais dans l’angoisse, à l’idée de savoir qu’ils peuvent être cueillis d’un moment à l’autre comme Ondo Ndong et les autres victimes de l’opération Epervier. Cette peur, en tout cas, est légitime et paraît fondée. En septembre dernier, le vice-Premier ministre, ministre de la Justice garde des sceaux, Amadou Ali, a signé des lettres mettant en mission un spécialiste pour “ conduire une enquête d’expertise et d’investigation financières internationales contre la corruption et le détournement de fonds de l’Etat du Cameroun. ” La mission devait être effectuée dans les zones géographiques suivantes : Angleterre, Amérique du nord, Amérique du sud, Iles anglaises de Guernesey, Asie, Moyen-Orient, Europe et Afrique. Selon nos sources, Amadou Ali a également demandé aux chancelleries des Etats-Unis d’Amérique, de Grande Bretagne et du Canada d’apporter “ l’entraide nécessaire auprès des services d’investigations financières de leur pays ” afin que son émissaire puisse remplir sa mission avec succès. 64 suspects, 8 incarcérés Le missionnaire a ainsi effectué son travail sur la base d’une liste de suspects. L’un des fichiers établis dans ce cadre a répertorié 64 noms de personnalités. Sept parmi eux se trouvent déjà en prison. Il s’agit des premières victimes de l’opération Epervier (Emmanuel Ondo Ndong, Gilles Roger Belinga, Joseph Edou, Alphonse Siyam Siwé) et d’autres personnes condamnées avant 2006 dans le cadre des procès (politiques ?) de corruption et détournements (Mounchipou Seidou, Pierre Désiré Engo, Michel Thierry Atangana Abega). Selon toute vraisemblance, la liste aurait été confectionnée avant le 12 décembre 2007, date de la condamnation d’Edouard Nathanaël Etondè Ekoto à 15 ans d’emprisonnement ferme. En effet, le fichier des personnes ainsi suspectées de crimes économiques ne précise pas devant le nom de l’ancien président du conseil d’administration du Port autonome de Douala qu’il est incarcéré, comme c’est le cas pour les 7 autres personnalités. On se rappelle que ce dernier avait comparu libre jusqu’à ce que sa culpabilité soit retenue par le tribunal de grande instance du Wouri. Le travail ainsi commandé paraît normal puisqu’il est nécessaire dans la recherche des indices permettant d’inculper les suspects. Mais il semble plutôt administratif et politique, dans la mesure où la décision d’investigation n’émane pas de la Justice, entendue comme pouvoir distinct de l’exécutif. Elle reste donc interprétable et contestable selon les intérêts de chacun. Néanmoins, les suspects sont déstabilisés, à en juger par les réunions secrètes et les messes noires organisées ces jours-ci pour savoir si c’est le président Biya lui-même qui a ordonné ce travail à travers Amadou Ali. Les personnalités ayant découvert leurs noms attendent d’être interpellées, entendues, inculpées peut-être, et de comparaître pour établir leur innocence ou leur culpabilité. Le Messager, en tout cas, se fera le devoir de suivre, pour ses lecteurs, le déroulement de l’affaire. Source : Le messager

Manu Dibango: Le père du "Soul Makossa" célèbré au Cameroun

Douala, Le 14 Décembre 2007 La célébration de ses 50 ans de musique au Cameroun démontre, à plus d’un titre, que Manu Dibango est en pleine pratique de sa maturité. Cette étape dans la vie qui amène à se remettre constamment en question et à pardonner. Car, plus d’un Camerounais sont au courant des perturbations survenues à la Cameroon music corporation (Cmc), et qui ont, pendant quelque temps, éloigné le saxophoniste camerounais de ses compatriotes. Mais, 50 ans de musique et 74 ans d’âge mettent Manu dans la disposition d’accepter, sans détours ni contours, d’après la cellule de communication du Mincult, l’invitation à lui adressée par la ministre de la Culture du Cameroun. Cette dernière, dès ses réunions de prise de contact avec les artistes, a reçu des demandes et même des supplications lui indiquant de faire tout son possible pour amener l’artiste à se réconcilier avec son public. Mission accomplie ! Car, depuis hier, le roi de la ‘Soul Makossa’ est à nouveau au bercail, accueilli tel un notable par son public, et suffisamment préparé pour honorer toute la semaine d’hommage national que lui a prévu le Mincult. Placé sous le haut patronage du président de la République, la célébration du cinquantenaire de Manu Dibango rentre, sans exagération, dans les évènements majeurs de l’année 2007 au Cameroun. Parmi les différentes activités, on retient surtout la journée du samedi 22 décembre où le saxophoniste se produira respectivement au Musée national et au Palais des congrès de Yaoundé. Sept heures de musique non stop sont prévues pour la première étape dans laquelle l’artiste sera en communion avec le peuple camerounais. Une dizaine d’autres artistes, tous rythmes confondus, seront également de la partie. L’aboutissement de tout ce vibrant hommage a lieu le même jour, à 19h, au Palais des congrès. Avec son grand orchestre ‘Le Maraboutik Big Band’, l’auteur compositeur passera en revue sa longue et riche carrière musicale. Des artistes invités tels que Meiway, Mc Solaar, le Soweto string quartet etc, seront là pour rehausser le bonheur du public. Bien avant, à partir de ce jour, le fils prodige visite la fondation Chantal Biya, l’hôtel de ville où il sera reçu demain par le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé. Jeudi prochain, il répond à une audience auprès du Premier ministre, avant d’assister, vendredi, au vernissage de l’exposition de peinture et de photographie au musée national. Un programme riche, digne d’une carrière riche de celui qui est devenu aujourd’hui artiste de l’Unesco pour la paix. Pélagie Ng’onana (Stagiaire)

Bakassi: Oyono Mveng aux arrêts

Le Commandant de l’Opération Delta à Bakassi, relevé il y a quelques jours, suite à la mort de 21 soldats camerounais, est au Sed depuis jeudi 13 décembre. Conséquence directe de la “ Lettre ouverte ” adressée conjointement au président de la République, Paul Biya, et au Premier ministre Inoni Ephraïm, mercredi 12 décembre, par un Collectif de Sous-Officiers du Rmia 2 (région militaire inter arme 2). Une correspondance qui dénonce la tuerie, un mois plus tôt, de 21 soldats camerounais à Bakassi. Le gouvernement, dans un communiqué laconique diffusé sur les ondes de la Crtv radio, le 13 novembre, accusait des “ assaillants ” d’avoir été à l’origine de ce drame. Ajoutant que la riposte des militaires camerounais a fait dix morts parmi ces assaillants.Ce que dément formellement Le Collectif des sous-officiers de la Rmia 2 (lire Le Messager du mardi 12 décembre 2007). Le collectif indique notamment : “ Nous demandons à Monsieur Oyono Mveng et Akah Robinson, les cerveaux de cette mutinerie, de ressusciter nos camarades ”.Car, il ne fait aucun doute que “ c’est le Lieutenant colonel Akah Robinson lui-même qui a tiré lui-même qui tirait avec la Mag(mitrailleuse à gaz). Il était vêtu d’une gandoura rouge, figure masquée avec une cagoule, tous étaient masqués. Ils avaient 07 embarcations alimentées chacune de deux moteurs or bord de 75 Chv ”. Et de demander, entre autre, “ La condamnation à mort par pendaison de Oyono Mveng, Akah Robinson, le Mindef lui-même, en la personne de Rémy Ze Meka et tout le reste ”. Vent de paniqueAussitôt parvenue aux destinataires, la lettre ouverte a agi comme une bombe. Ce sont les services de la présidence de la République du Cameroun qui ont immédiatement interpellé le Mindef. Lequel va contacter le commandant Sali pour savoir ce qui se passe au Rmia 2. Parallèlement à ce vent de panique, une équipe d’enquêteurs est dépêchée à l’Hôpital de garnison militaire de Douala, jeudi 13 décembre. Sa mission : interroger la dizaine de survivants de la tuerie du 12 novembre à Bakassi pour vérifier l’authenticité des faits relatés par Le Collectif des Sous-Officiers dans sa désormais célébrissime “ Lettre ouverte ”. En attendant d’y voir plus clair, un mandat d’arrêt à été décerné à l’encontre du Capitaine de Vaisseau Oyono Mveng. Arrêté, il a été conduit au Sed à Yaoundé. Pour Le Collectif des Sous-Officiers du Rmia 2, c’est un pas significatif vers la manifestation de la vérité, quant à la tuerie des 21 soldats camerounais à Bakassi. Un pas qui reste néanmoins insuffisant, puisque celui qui est reconnu y compris au plus haut lieu comme étant le tireur, le Lieutenant Colonel Akah Robinson, n’a pas, pour l’instant, été inquiété : “ Le Mindef Rémy Ze Meka connaît la vérité dans cette affaire. Il ne doit pas faire semblant de découvrir les choses. C’est pourquoi nous demandons qu’il soit lui aussi condamné et pendu ”, insiste les membres du Collectif avant de conclure : “ Nous voulons que l’opinion sache rapidement ce qui s’est réellement passé le 12 novembre 2007 autour de 14h45’ à Bakassi, lieu dit C3/Goc. C’est la seule manière de venger la mémoire de nos 21 camarades assassinés ce jour-là ”.Rémy Ze Meka, le Mindef, est attendu dans la capitale économique du Cameroun, demain mardi 18 décembre, pour présider la cérémonie de passation de commandement. A cette occasion, le Commandant du secteur militaire terrestre n°2 sera installé. Il remplace le Colonel Zoa Jean-Baptiste parti à la retraite. Par ailleurs, le Commandant du Génie militaire, Oumarou Hamann remplace le Colonel Eloumè Eya Alphonsus. Confrère Jean-Célestin Edjangue

MASSACRE DES BAMILEKES PAR L’ARMEE FRANCAISE EN 1960

12 Juillet 2006 A NE PAS IGNORER Campagne militaire Francaise en Pays Bamileke. Chronique d'un genocide annonce. Parmi les grands crimes commis par la France aux quatre coins du globe figure un, sans doute le plus scandaleux, premedite, planifie et execute par le General de Gaulle au tournant des annees 60. En pleine guerre froide, il n'y a pas de camera pour filmer, ni de reporters pour ecrire. Entre les chaines montagneuses du pays BAMILEKE, les Chasseurs-bombardiers francais se livrent a l'implacable jeu de la mort. Les populations indigenes qu'on massacre ainsi n'ont rien pour se defendre. La situation geographique de la region martyrisee n'arrange fatalement pas les choses. Le pays BAMILEKE est, a ce moment-la, la seule province camerounaise qui ne partage pas de frontieres avec un pays voisin. Il n'y aura pas d'exode vers les frontieres, ni de Camps de Refugies. Il n'y aura pas de Croix Rouge, ni de Medecins Sans Frontieres. Il y a pourtant une sorte d'unanimite et de consensus international sur ce crime. L'ONU, de laquelle la France tient son mandat de Tutelle, restera etrangement muette. La Grande Bretagne, l'autre Mandataire et Alliee de la Premiere Guerre Mondiale, est de l'autre cote de la montagne, a un vol d'oiseau de Mbouda et de Dschang. Les vas et vient des bombardiers francais n'ont certainement pas echappe a la vigilance des services secrets de sa Majeste. Son silence est, sans aucun doute, un acte de solidarite occidentale. Le Vatican, dont on connait la capacite a fustiger les crimes de cette ampleur, n'en dira pas un seul mot. Pire, les ecoles et colleges missionnaires a l'Ouest du Cameroun ont abrite le corps expeditionnaire francais. Il s'agit, peu de gens le savent, de l'un des plus grands genocides de l'histoire de l'Humanite. Le rayonnement international de la France, qui beneficie de la Loi du silence de l'ordre blanc mondial, va reussir a etouffer le crime. Aujourd'hui, les jeunes Camerounais sont surpris lorsqu'on leur apprend, de maniere anecdotique helas, l'histoire de cet effroyable drame. Le General de Gaulle s'est rendu ainsi coupable d'un deuxieme genocide: Le genocide de la Memoire. La plupart des Officiers francais qui font partie du Corps expeditionnaire sont d'anciens tueurs de la Guerre d'Indochine. Ils ont ete recases au Cameroun, en raison, croit-on savoir, des Accords de Defense Militaires passes entre M. Ahidjo et Charles de Gaulle. Le Cameroun n'est pourtant pas, si l'on se refere a ces fameux Accords de Defense, sous la menace d'un pays etranger. Le Ministre de la defense de M. Ahidjo, un certain Sadou Daoudou, - dont le nom devrait entrer dans le registre sinistre des criminels de guerre n'aura pas de mal a convaincre son homologue Francais Pierre Guillauma. Jacques Foccart, le Rambo francais des tropiques, est favorable a l'extermination massive des BAMILEKE, que des rapports des services de la SDECE - dont ceux d'un certain Jean Lamberton presentent comme une dangereuse menace pour les interets Francais au Cameroun. Sur place a l'Ouest du pays, dans le champ des operations, se trouve Andze Tsoungui, ministre aujourd'hui retraite. Parmi les Officiers du Corps expeditionnaire, figure Max Bardet, Pilote d'helicoptere. Comme beaucoup d'autres, il a pris une part active aux bombardements. Il a survole et bombarde, avec une cruaute qu'il n'a jamais niee, le pays BAMILEKE. Voici un temoignage edifiant qu'il a fait en 1988 dans un livre intitule OK Cargo. Bardet sait tres bien de quoi il parle. Voici sa declaration: " En deux ans, de 1962 a 1964, l'armee reguliere a completement ravage le pays BAMILEKE. Ils ont massacre de 300 000 a 400 000 personnes. Un vrai genocide. Ils ont pratiquement aneanti la race. Sagaies contre armes automatiques, les BAMILEKE n'avaient aucune chance(.) Les villages avaient ete rases, un peu comme Atilla " Bardet prononce bien les mots genocide, race aneantie, villages rases. un peu comme Atilla. Ces mots funebres ne sont pas prononces par un profane, mais par un militaire, acteur et temoin d'un crime. La comparaison que cet Officier fait avec Atilla n'est pas fortuite. Pour ceux qui connaissent un peu l'histoire triste de ce petit village martyr du Liban, il est meme etonnant qu'il ait eu des survivants a l'ouest du Cameroun. Ce temoignage a lui seul constitue un element de preuve dont un Tribunal International = Special devrait un jour tenir compte. Bardet avance le chiffre de trois a quatre cents mille victimes. Rien qu'en deux ans!!! Combien y-a-t-il eu entre 1964 et 1970, date annee de la fin de la campagne de " pacification "? Combien y en-a-t-il entre 1955 et 1962? C'est pour repondre a cette question que nous enquetons en ce moment a l'ouest du Cameroun. Les recherches se feront maison par maison, quartier apres quartier, et pour cela, la collaboration totale de toute personne resident en territoire BAMILEKE est indispensable, car il est evident qu'aucune famille BAMILEKE n'a echappe aux massacres. Constantin Melnik a ete, dans les memes annees 60, un haut responsable de l'Etat Francais.Il etait conseiller des services secrets de Michel Debre, alors Premier Ministre de France, sous la presidence de Charles de Gaulle. Dans un livre qu'il a publie en 1996 aux Editions Plon, intitule " La mort etait leur mission ", Melnik raconte, page 195, l'epopee sanglante du Corps expeditionnaire francais au Cameroun. " Apres la decolonisation orchestree par le General de Gaulle, des troubles avaient eclate au Cameroun. Ou se situait, a propos ce putain de pays et quelles etaient son histoire et sa singularite? Une fraction extremiste regroupant les BAMILEKE s'etait soulevee. Selon une tradition africaine qui n'etait pas encore relayee par la television, des massacres avaient eu lieu, suivis d'une repression ou les forces gouvernementales, epaulees par des Conseillers militaires francais, n'avaient fait preuve d'aucune reserve. Tentes par une aventure africaine, des camarades du Colonel Martineau etaient partis piloter des helicopteres et ils etaient revenus lourds de recits de cadavres flottant au fil de l'eau ou pourrissant dans la foret " Dans ce livre qui a secoue la France par la justesse de son contenu et le franc-parler de son auteur, Melnik, aujourd'hui retraite, reconnait que les crimes de la France sous le General de Gaulle, ont inscrit le nom du President Francais en tete sur la tableau des horreurs, tres loin devant des personnages aussi ignobles que Staline. Melnik n'etait pas n'importe qui. Il a participe a toutes les strategies d'extermination elaborees par les services secrets Francais, et n'ignorait rien des methodes et de la maniere utilisees par le Corps expeditionnaire. Comme Max Bardet, Constantin Melnik dresse un bilan effroyable de ce crime. Des cadavres qui flottent au fil de l'eau ou pourrissent dans la foret. Le livre de Melnik est un precieux temoignage. Le Ministre des armees de Charles de Gaulle, Pierre Guillauma, a evoque cette tragedie en des termes plutot elogieux. Dans " La Francafrique ", un livre publie aux Editions Stock en Avril 98 par Francois Xavier Verschave, celebre chercheur Francais, voici = ce que Mr. Guillauma declare: " Foccart a joue un role determinant dans cette affaire. Il a mate la revolte des BAMILEKE avec Ahidjo et les services speciaux. C'est la premiere fois qu'une revolte d'une telle ampleur a ete ecrasee convenablement. Il a ete tres sage pour ne pas exciter l'armee ". C'est le ministre des armees qui parle. La posterite appreciera. Y-a-t-il de preuves plus convaincantes que celles, aussi claires, qui sortent de la bouche d'une personnalite de ce rang? Jamais, de memoire d'homme, on n'a vu un pays qui accepte d'une facon aussi pertinente et triomphaliste la responsabilite d'un desastre. Max Bardet, Constantin Melnik, Pierre Guillauma, Foccard., ont bien reconnu la responsabilite d'ailleurs indiscutable de la France dans ce genocide. Quatre personnages qui forment une chaine dont le gros maillon de depart n'est autre que Charles de Gaulle, Chef de la France libre, que le Cameroun a pourtant accueilli et aide en 1940 apres sa lourde et cuisante defaite a Dakar. Au tournant des annees 40, Hitler a occupe la France et Petain est a la collaboration. Charles de Gaulle quitte le pays et se refugie a Londres d'ou, avec l'aide de Winston Churchill, il va prendre la tete d'une force d'expedition qui partira des Cotes de Liverpool, au nord de l'Angleterre, en septembre 1940. De Gaulle va sillonner les cotes africaines a la recherche de points strategiques. A la tete de cette armada, il lance une attaque a Dakar, sur les positions strategiques d'une armee encore fidele a Petain. Du = 23 au 25 septembre 1940, l'attaque est etouffee dans l'oeuf, l'armada detruite, et de Gaulle a juste le temps de s'enfuir. Aucun pays de la cote ouest Africaine n'est dispose a accueillir le General dans sa fuite. Sauf le Cameroun. Le 8 octobre 1940, de Gaulle debarque au port de Douala. Sur le quai, Leclerc, alors Colonel, est venu l'accueillir. Avec lui, plusieurs milliers de personnes, qui viennent parfois du fond des campagnes camerounaises. Le visage de de Gaulle s'epanoui subitement. Il dira dans son discours de remerciements " Aujourd'hui, la confiance est revenue en moi " Le long sejour du General en terre camerounaise sera marque par une telle hospitalite qu'il decidera d'implanter sa base arriere a Douala. Toute la campagne orchestree dans la sous region de l'Afrique Centrale sera lancee a partir du Cameroun, qui deviendra = ainsi dans ses reves , et plus tard dans la realite, la base historique d'ou sont parties les campagnes militaires decisives des pays d'Afrique rallies qui ont permis de liberer la France. Si les patriotes Camerounais, toujours inflexibles lorsqu'il s'agit de Liberte, n'avaient pas consenti a aider de Gaulle a ce moment crucial de l'histoire de la France, nul ne peut dire avec exactitude ce que les Francais seraient devenus. La France doit sa Liberation et sa prosperite aux Camerounais. Particulierement aux BAMILEKE. Voici pourquoi : L'Allemagne a ete de tout temps un voisin redoutable pour la France, sorte de cobaye ou les Allemands ont experimente toutes leurs visees imperialistes. Peu avant l'eclatement de la Premiere Guerre Mondiale, L'Allemagne a aussi tente d'etendre son influence en Afrique. Faisant usage d'une grande brutalite, son protectorat s'est rapidement repandu sur les Cotes. Debarques a Douala, ils condamnent Douala Manga Bell qui s'oppose a leurs methodes et l'executent par pendaison. Il s'agit d'une mise en garde severe a tout recidiviste. La conquete du Littoral camerounais est une partie de plaisir pour Bismark et ses hommes. Les colons allemands progressent tranquillement et se dirigent vers l'ouest du pays, a coup de travaux forces. En territoire BAMILEKE, Ils seront surpris par la riposte. La resistance des Patriotes est foudroyante. Les methodes allemandes, pour la premiere fois en Afrique, enregistrent un cuisant echec. Ils optent pour la ruse qui echoue. C'est alors qu'ils acceptent de negocier. Les Allemands ont compris tres vite qu'il est inutile de faire la guerre a un peuple qui fait preuve d'une telle determination. Les BAMILEKE n'ont pourtant pas une tradition militaire. En 1940, Ils vont mettre cette experience historique au service de Charles de Gaulle. L'aide ne s'arretera pas la. Universellement reconnus pour leur sens legendaire de l'epargne, les BAMILEKE vont mobiliser une forte somme d'argent l'argent etant le nerf de la guerre qu'ils remettront a titre de pret au General contre une reconnaissance de dette que de Gaulle et la France n'ont jamais honoree. Ce bref retour a l'histoire a une valeur pedagogique. Il retablit une verite encore une, qu'aucun livre d'histoire au Cameroun n'enseigne. Logiquement, lorsqu'on a fait preuve d'une telle generosite a l'egard de quelqu'un, on s'attend au moins a un acte de reconnaissance de sa part. Comment de Gaulle a-t-il retourne l'ascenseur? Ecoutez la reponse de Francois Xavier Verschave, extrait de La Francafrique, dont il est l'auteur " Foccart expedie au Cameroun une veritable armee : Cinq bataillons, un escadron blinde, des Chasseurs bombardiers T26. A sa tete, un veteran de guerre d'Indochine et d'Algerie, le General Max Brillant, surnomme " le Viking ". En Extreme-Orient, ce colosse blond a commande durant deux ans la 22e RIC, les Casseurs de Viets. (.) Le General Brillant se pose en rouleau-compresseur, et le Colonel Lamberton en stratege. (.) La lutte anti-guerilla menee par les Commandos coloniaux est d'une brutalite inouie. Vagues d'helicopteres, Napalm. C'est une prefiguration de la guerre du Vietnam que se jouent les veterans d'Indochine. Leur rage est d'autant plus grande que sur plusieurs fronts ils remportent des succes ponctuels. " Les massacres de l'armee francaise en pays BAMILEKE ont toujours fascine Verschave. President de Survie, une ONG francaise humaniste, il s'est rendu au Cameroun pour enqueter et chercher a comprendre. Dans le No 135 de l'hebdomadaire Camerounais Mutation publie le 23 juillet 1998, Verschave tire cette conclusion a la page 5 : " Ce qui m'a le plus frappe au cours de mon enquete, c'est que ces faits macabres suscitent encore une telle terreur que tous mes interlocuteurs camerounais en etaient comme stupefies. Ils m'ont dit qu'il s'agissait de quelque chose d'explosif, et qu'eux-memes avaient du mal a entreprendre une demarche a caractere historique et scientifique sur ces carnages de l'armee francaise. Des lors, je me suis dit que si 40 ans apres il y a encore une telle = terreur, on peut etre certain qu'il s'est passe quelque chose de terrible. (.) Les Camerounais sont en droit de savoir ce qui s'est passe et d'avantage ce qui se passe. Il leur revient de definir l'urgence ou non d'une telle demarche " Verschave vit a Paris, et ses travaux sur ce genocide pourraient constituer une base de ressources determinante. Malgre la gravite de ce crime telle que decrite par ses auteurs et des observateurs avertis, la conspiration du silence est flagrante. Le genocide du peuple BAMILEKE est le seul qui echappe etrangement au registre des horreurs qui ont marque l'histoire de l'Humanite. Les Juifs, les Armeniens, les Kurdes, les Tutsi.ont eu droit a une reconnaissance internationale et/ou a un Tribunal Penal. Une analyse, meme superficielle des phenomenes historiques, permet de comprendre a quel point les BAMILEKE ont ete martyrises. Disperses aujourd'hui entre les montagnes de l'Ouest du Cameroun, ils font partie de la Grande famille africaine qui a connu 4 siecles d'esclavage, suivie d'une tentative de lavage de cerveau par les conquetes religieuses ( qui a heureusement echoue en pays BAMILEKE ), et de plusieurs decennies de colonisation. Aucun peuple en Afrique n'a aussi souffert que les BAMILEKE, face a une puissance militaire occidentale. Il y a les Algeriens certes. Mais eux au moins furent soutenus et aides par leurs freres arabes des pays magrhebins et Moyen-Orientaux, et par une grande partie de l'opinion francaise. En Algerie, l'armee francaise etait en guerre contre une Nation qui se defendait avec des moyens certes limites, mais appropries. Le Parlement francais vient d'ailleurs de voter un texte qui pour la premiere fois reconnait le terme " guerre " dans la campagne francaise en Algerie. Les BAMILEKE ont-ils beneficie ne fut ce que d'un centieme du soutien semblable a celui dont ont eneficie les Algeriens ? Les Francais n'ont-ils pas eu le loisir d'exterminer un peuple indigene sans defense au fond de l'Afrique Equatoriale sans que le monde entende le moindre bruit ? L'opinion francaise considere toujours le General de Gaulle comme le plus grand heros francais de tous les temps. Que cet homme que les Camerounais et les BAMILEKE ont pourtant accueilli et aide dans ses moments difficiles - se soit rendu coupable d'un tel crime augmente notre revolte, et montre a quel point les Francais peuvent etre ingrats. Comme tous les peuples de la terre, les BAMILEKE ont aspire legitimement a la liberte, au droit de disposer eux-memes de leur propre destine, qui est un droit inne et inalienable, comme defini dans la Declaration Universelle des Droits de l'Homme, et dans tous les Traites Internationaux. Les BAMILEKE ont souhaite un Cameroun fort, uni, prospere. Pour cette cause somme toute legitime,une frange de Patriotes inflexibles s'est soulevee contre une force d'occupation, exactement comme les Francais contre les forces du IIIe Reich. Ceci a-t-il donne le droit au General de Gaulle de depecher des chasseurs bombardiers contre un peuple qui savait a peine ce que c'est qu'une arme a feu, et dont la majorite n'etait que des enfants, des femmes et des vieillards? Pourquoi les Francais ont-ils toujours nourri une telle haine a l'egard des BAMILEKE ? Pour comprendre les raisons, il est conseille de se referer a Jean Lamberton, tristement celebre doctrinaire du gaullisme criminel, qui dans un article intitule " Les BAMILEKE dans le Cameroun d'aujourd'hui " publie dans une revue des strateges = Francais en mars 1963, declarait : " Les BAMILEKE sont une minorite ethnique qui represente un caillou bien genant dans la chaussure de la France " On n'en dira pas plus. Voyons ! Les BAMILEKE sont-ils une minorite ethnique au Cameroun comme le decrit Lamberton ? Cette volonte irresponsable de travestir la verite, diffusee grace a une litterature de haine bien structuree, s'inscrivait dans l'optique annoncee de ces massacres. La campagne militaire avait donc un but precis : Ecraser les Bamileke pour que les survivants ne constituent plus qu'une minorite ethnique, incapable de troubler le sommeil de la Mere-Patrie. Le temps a prouve comment Lamberton s'est trompe. Oui, il est aise de le prouver, les BAMILEKE ont toujours gene la France. Dans leur reve de devenir une puissance planetaire, les Francais ont fait usage de tous les artifices pour empecher l'emergence des bourgeoisies autochtones dans les pays d'Afrique places sous leur Tutelle par la Societe des Nations. De tous les 14 pays de la zone francs qui restent aujourd'hui, et sans lesquelles les Francais ne seraient rien, 13 sont domines economiquement par la France. D'Abidjan a Dakar, de Libreville a Conakry, de Brazzaville a Bangui, de Djamena a Bamako etc. la France rayonne. Boulangeries, epiceries, echoppes, bars etc., sont entre des mains francaises, de meme que les centres commerciaux, et l'import-export. Le Cameroun echappe a la regle. Gra ce aux BAMILEKE, dont le flair en affaires a fascine tant de monde entier, les Francais ont = echoue dans leur tentative d'etendre leur imperialisme economique sur le Cameroun. Et les Francais ne comprennent toujours pas comment un peuple sauvage, qui decouvre a peine ce qu'est une route bitumee, ait pu developper un tel sens des affaires. Le Colonel Lamberton a donc raison lorsqu'il parle de caillou genant. L'extermination des BAMILEKE dans ce cas doit etre comprise comme une facon bien francaise, lache et criminelle, d'effacer un adversaire economique. Et la rebellion un pretexte. Mongo Beti ne cesse de le dire depuis 40 ans, l'ecroulement de l'influence francaise au Cameroun supposait la fin de son imperialisme dans toute la sous region de l'Afrique Centrale, et une grande partie de ses ouvrages y sont consacres. Le pretexte de la rebellion pour exterminer un peuple est une pratique bien ancienne. Dans le projet de loi relatif a la reconnaissance du genocide armenien en 1915, debattu et adopte au Parlement francais le 29 mai 1998, voici un paragraphe eloquent : " Le gouvernement Ottoman exploite le debut d'un mouvement revolutionnaire armenien pour accrediter la these d'une insurrection des Armeniens Ottomans et l'existence d'un mouvement insurrectionnel, alors que les reactions d'autodefense, tres limitees, des Armeniens demontrent le contraire ". Dans leur campagne d'extermination, M. Ahidjo et de Gaulle ont reussi a faire admettre qu'ils etaient en lutte contre des maquisards, des pilleurs, des violeurs. De tout cela, Il n'en etait rien. Momo Paul, assassine en 1960, son ami Kamdem-Ninyim, Roi Baham qu'Ahidjo n'a pu corrompre, et surtout Ernest Ouandie, Nationaliste intransigeant, etaient avant tout des Patriotes implacables. Ont-ils tue d'autres BAMILEKE comme on a tente de l'insinuer pour les discrediter ? Il est possible. Mais alors ! Les Francais et le General de Gaulle n'ont-ils pas tue et brule leurs concitoyens qui etaient soupconnes de collaboration avec l'Allemagne ? Et le pretexte de la rebellion donnait-il le droit a la France de larguer des bombes chimiques sur des populations innocentes ? Les BAMILEKE ne doivent, en aucun jour, oublier d'honorer la Memoire de leurs martyrs. Une Memoire qui doit rester vivante et vivifiee sans cesse, et qui doit alimenter le desir de survie des generations de demain. Depuis 40 ans, la France et les gouvernements camerounais successifs, y compris celui au pouvoir aujourd'hui, ont reussi a discrediter tous les reperes qui auraient pu permettre a la generation actuelle de prendre conscience. Le plus efficace des moyens d'etouffement et de discredit a ete une technique chere aussi bien aux Francais qu'aux gouvernements camerounais : La CENSURE. Les livres d'histoire au Cameroun sont pleins de petites banalites. Ecrits presque tous sous l'oeil vigilent des censeurs francais, il n'y a nulle trace de l'intervention militaire du General de Gaulle. La France y est toujours presentee en Mere-Patrie, et de Gaulle en bienfaiteur. Ils ont appris a nos parents a chanter la Marseillaise, et les petits eleves des ecoles primaires du Cameroun peuvent vous dire ouH se trouve le Boulevard des Champs elysees a Paris. Les places publiques de Douala et de Yaounde sont truffees de monuments edifies a la memoire des bourreaux. Nos rues leur sont dediees. Cette capacite legendaire pour un bourreau de reussir a se faire accepter comme un bienfaiteur est unique dans l'Histoire. Jean Rostand disait " On tue un homme, on est assassin. On tue des millions d'hommes, on est conquerant. On les tue tous, on est un dieu " Cette metaphore s'applique parfaitement a la France. Francois Xavier Verschave a declare dans un No de Mutation deja cite qu'il revient aux BAMILEKE et aux Camerounais de definir ou non l'urgence d'une demarche, car il faut l'avouer, il y a urgence, d'autant plus que les Francais comptent sur l'usure du temps. Et pourtant, dans une allocution prononcee a Vienne en janvier 1984, le President Mitterrand a declare : "Il n'est pas possible d'effacer les traces d'un genocide qui vous a frappe. Cela doit etre inscrit dans la memoire des hommes et ce sacrifice doit servir d'enseignement aux jeunes en meme temps que la volonte de survivre afin que l'on sache, a travers le temps, que cepeuple n'appartient pas au passe, qu'il est bien du present et qu'il a un avenir ". ( C'est nous qui soulignons) Malgre la certitude qui caracterise ce genocide, il y a un certain nombre d'elements que seuls les Francais peuvent fournir : Les rapports de missions de leurs Officiers. Il existe un seul moyen credible a la France pour prouver sa bonne foi : OUVRIR SES ARCHIVES et RECONNAITRE CE GENOCIDE. L'acces a ces archives permettra d'identifier la plupart des charniers qui restent inconnus. La reconnaissance d'un crime est un acte qui honore le bourreau. Voici la teneur du message de Rene Rouquet, Parlementaire francais, a ses homologues le 26 mai 1998 : " Reconnaitre l'existence d'un genocide s'impose a tous, car un tel forfait interpelle l'humanite dans son ensemble. Nier son existence atteint directement les survivants, insulte la memoire des victimes et les assassine une seconde fois. Nier l'existence d'un genocide banalise l'horreur (.) Le devoir de memoire et la lutte contre l'oubli s'impose donc a chacun, aux survivants de la tragedie comme a ceux qui les cotoient, afin que ces actes barbares ne soient pas ignores ou nies. On sait aujourd'hui qu'il est impossible d'entamer un travail de deuil sans que justice soit rendue et que les coupables soient punis, - ou a tout le moins designes quand il est trop tard pour les sanctionner. Le denier est un assassinat de la memoire " ( C'est nous qui soulignons ) Il n'y a rien a ajouter a cette declaration. Il faut simplement esperer ces bonnes intentions, qui ont soutenu la reconnaissance du drame armenien, soit applicables aux massacres en pays BAMILEKE. Plusieurs pays, y compris les Etats Unis et le Vatican, ont reconnu leurs responsabilites dans les crimes qu'ils ont commis a travers l'histoire. La reconnaissance d'une faute, quelle que soit sa gravite, ouvre la porte au compromis. L'ancien Secretaire d'Etat Americain Mac Namara est alle demander pardon aux Vietnamiens. Les Allemands ont reconnu leurs crimes commis en Pologne et un peu partout en Europe. Le Vatican, par la voix du Pape, vient de demander pardon, dans un discours pathetique, pour toutes les atrocites de l'Eglise Catholique. Les Japonais ont implore le pardon de la Chine. Le Parlement francais, en 3 ans, a pose 2 actes successifs : Le terme Genocide a ete retenu pour qualifier les crimes de la Turquie en Armenie, et le terme Guerre pour qualifier la campagne militaire francaise en Algerie. Mais les crimes contre les BAMILEKE ne sont pas a l'ordre du jour. Du moins pas encore. Les Francais chercheront-ils a nier des faits aussi evidents ? Ce ne serait pas etrange. Adolfo Perez Esquivel, prix Nobel de la paix, disait ceci : Au XXe siecle, le genocide demeure un fleau frappant l'humanite de maniere recurrente. Le terrible holocauste des Juifs a ete une des plus effroyables violations des droits de la personne et des peuples. Au proces de Nuremberg, les responsables ont ete juges et condamnes. Mais combien d'autres genocides restent impunis ? les responsables s'efforcent de nier leur culpabilite et pretendent a l'impunite. Or le genocide est un crime contre l'humanite dont la condamnation doit etre universelle ; Le temps ne diminue en rien la responsabilite de ses auteurs et il n'y a pas de peremption pour un tel crime ". C'est nous qui soulignons Cette publication vise a briser le silence qui entoure tragiquement ce genocide, et a appeler tous les patriotes qui detiennent une parcelle d'information sur ce drame, aussi petite soit-elle, a la livrer, pour la posterite. Elle appelle a la concertation, a un travail collectif et organise, dirige par une structure centrale consensuelle. Depuis quelques annees, des recherches isolees ont ete entreprises dans certains villages BAMILEKE. Certaines chefferies ont organise des funerailles a la memoire des victimes a une echelle reduite. La concertation rendrait ces demarches plus efficaces et plus credibles. Cette publication est egalement un appel pour une Conference Internationale sur ce genocide, sur laquelle un groupe de patriotes travaillent en ce moment a Londres. Pourquoi une Conference Internationale ? Elle permettra de donner un impact mondial a la demarche, et brisera l'isolement des recherches menees par des volontes individuelles. A propos de cette conference internationale, voici les avis de deux grands intellectuels, les Professeurs Jean-Louis Dongmo et Mongo Beti. Repondant a la lettre d'invitation a lui adressee pour cette = conference, le Pr Dongmo a ecrit " En m'excusant du leger retard mis a vous repondre, je voudrais par la presente, d'abord vous remercier de m'avoir invite a participer au colloque de Londres sur le genocide BAMILEKE, et vous dire que je suis tout a fait interesse a prendre part a ces assises. En effet, il s'agit d'un probleme qui me preoccupe depuis longtemps, et je suis content de savoir que l'occasion va m'etre donnee d'en discuter avec d'autres personnes, et surtout de lui faire acquerir aux yeux du monde l'importance qu'il merite " ( C'est nous qui soulignons) Le Pr Dongmo est Doyen de la Faculte des Arts, Lettres, et Sciences Humaines. Mongo Beti, qu'on ne presente plus, repondant a la meme invitation, a ecrit " Bien sur, je participerai volontiers a la manifestation que vous envisagez d'organiser. Le genocide dont les BAMILEKE ont ete victimes fait de moins en moins l'objet d'un doute. Voyez par exemple le livre de Verschave "La Francafrique". Ce qui manque, ce sont les chiffres. Il y a probablement des centaines de milliers de morts. Nous avons un devoir de memoire sur cet episode tragique de notre histoire nationale. Vous avez ma totale approbation " (C'est nous qui soulignons) Plusieurs chercheurs et Historiens Occidentaux sont egalement interesses par cette Conference. Depuis des annees, un grand philosophe camerounais, le Pr Sindjoun Pokam, defend une these qui ne releve plus seulement des revendications intellectuelles. DES FUNERAILLES COLLECTIVES ORGANISEES A LA MEMOIRE DES VICTIMES DE CE GENOCIDE. Les revendications du Pr. Sindjoun sont fondees, legitimes, et voici pourquoi : Dans la civilisation BAMILEKE, lorsqu'on perd un membre de la famille, on porte son deuil et on organise ses funerailles. Les funerailles sont, chez les BAMILEKE, le dernier rempart qui resiste farouchement aux assauts alienants et devastateurs des apports exterieurs. Une communaute, quel que soit son degre de developpement, a besoin de reperes. Dans les moeurs BAMILEKE les plus ancrees, les vivants entretiennent avec leurs morts tout un faisceau de relations, d'obligations constituees de rites divers. Ce sont ces rites qui garantissent la cohesion, la morale, l'ordre social et la survie du groupe. Une communaute ne peut ignorer cela sans voir son tissu social se disloquer en lambeau. Les funerailles sont cette vigilance qui rappelle a chaque peuple son evoir envers les morts. Les revendications du Pr. Sindjoun ont un fondement a la fois historique et culturel. Un grand nombre de BAMILEKE de tous les ages et de toutes les couches sociales commencent a decouvrir et a comprendre le bien-fonde de ces funerailles. Depuis 3 ans deja, quelques associations travaillent dans cette perspective sur place au Cameroun. Parmi elles, " Binam 21e Siecle ", que dirigent le Pr. Nimangue Ti-Hemadeu et l'ingenieur Djouteu Dieudonne et qui travaille avec les Rois BAMILEKE " Poola'a " qui est a la pointe de ce combat, et des personnalites politiques de premier plan comme M. Albert Dzongang, Dr Njapom Paul, Me Mbami Augustin, ou meme Jean Michel Nintcheu ... L'autre but de cette publication et de susciter un debat general sur cette question fondamentale. Les BAMILEKE restent un peuple en deuil, et le temps ne fera rien a l'affaire. Chaque fille ou fille BAMILEKE porte en lui ou en elle une part de malediction. Les massacres de la France doivent faire l'objet d'un debat national et devraient desormais conditionner et determiner le type de rapports que les BAMILEKE, grand reservoir electoral, doivent entretenir avec les Hommes politiques. Et ce debat doit commencer, des aujourd'hui, par l'Assemblee Nationale. Les instruments juridiques internationaux offrent aux Deputes camerounais des armes d'une tres grande efficacite. Il leur suffira de s'appuyer dessus. En 1948, l'Assemblee Generale des Nations-Unies adoptait une convention proscrivant la pratique du genocide. L'article 1er stipule : " Sont caracteristiques du genocide des actes commis dans l'intention de detruire tout ou partie d'un groupe national, ethnique, racial ou religieux. Article 2 : " Les actes vises peuvent etre le meurtre des membres du groupe, les atteintes graves a l'integrite physique ou mentale des membres du groupe, la soumission intentionnelle du groupe a des conditions d'existence devant entrainer sa destruction physique, totale ou partielle, les mesures visant a entraver les naissances au sein du groupe ou le transfert force d'enfants d'un groupe a un autre groupe " Article 3 : " Le crime de genocide recouvre non seulement la mise en oeuvre du genocide, mais aussi toute tentative de le realiser ainsi que la complicite ou l'incitation a la perpetrer " Article 4 : " Toutes personnes s'etant rendues coupables de ce crime doivent etre punies, quel que soit le degre de leur implication " dirigeants constitutionnellement responsables" agents publics de l'Etat et personnes privees " Article 7 : " Les personnes accusees de genocide sont jugees par un tribunal competent de l'Etat, sur le territoire duquel le genocide a ete commis ou par un tribunal international " Les Parlementaires camerounais qui debattent actuellement des lois a l'hemicycle a Yaounde ont ici une occasion d'entrer dans l'histoire. Ce debat parlementaire doit integrer cinq elements vitaux : 1.. La creation d'une commission d'enquete parlementaire sur ce genocide, y compris sur les massacres commis en pays Bassa 2.. L'inscription au programme dans les manuels d'histoire de cette periode tragique de l'histoire du Cameroun 3.. L'interpellation officielle de la France pour l'ouverture de ses archives 4.. La demande d'ouverture des archives camerounaises avec appel aux temoins et leur audition 5.. L'amendement d'une loi relative a l'edification d'un monument a la memoire des victimes de ce genocide et autorisant le deuil. Les Presidents des groupes parlementaires des differentes formations politiques siegeant a l'Assemblee Nationale camerounaise sont directement interpelles et doivent prendre des dispositions necessaires afin que cette question soit inscrite a l'ordre du jour de la prochaine rentree parlementaire. Il s'agit particulierement du RDPC, du SDF, de l'UNDP, et de l'UPC. Chacun de ces groupes a recu ou recevra une requete dans ce sens. Comte tenu de la sensibilite de la question, certains Deputes vont chercher a se derober et a esquiver le sujet. Il se trouvera certainement des Parlementaires courageux pour briser le signe indien. Et l'histoire retiendra. Chaque BAMILEKE, quelle que soit sa condition sociale, ou qu'il se trouve, doit integrer cette question dans sa facon de regarder le Cameroun. Au fait, le progres et la prosperite du Cameroun sont assujettis a ce probleme qui doit liberer le Cameroun, mentalement, psychologiquement et politiquement parlant. Ce document n'a pas pour intention de reveiller les vieux demons du tribalisme sur lequel les gouvernements camerounais successifs ont mise pour regner depuis 40 ans. Il ne donne pas l'occasion a quiconque de l'evoquer pour l'exploiter a des fins criminelles. Il le condamne. Il ne s'adresse pas aux Francais entend que peuple, mais a son gouvernement. L'evocation de la responsabilite directe du General de Gaulle n'est pas une atteinte a la Memoire historique du peuple francais. Les informations sur certaines questions sensibles, tel que l'emplacement des charniers en pays BAMILEKE, ne sont pas publiees ici pour des raisons evidentes. Ce document est public. Sa diffusion et son exploitation n'ont pas besoin d'autorisation. Ses eventuels lecteurs peuvent le diffuser autant que possible. Il n'a pas la pretention d'avoir fait une decouverte. Il est ouvert a toutes les critiques, d'ou qu'elles viennent. Si vous souhaitez etre tenu regulierement au courant de l'evolution des recherches, si vous avez une contribution intellectuelle, materielle ou un temoignage a faire, ecrivez a 'une des adresses ci-dessous. Si vous etes interessez par la Conference Internationale de Londres, ecrivez a l'adresse appropriee. Le travail qui commence maintenant ira a son terme. Peu importe la duree. Il donnera au moins aux generations futures des reperes. Afin que nul n'en ignore,

TRADITIONS

Bamiléké et Bamoun sont deux ethnies les plus importantes du Cameroun et leur origine comme celle des Tikar reste encore aujourd'hui sujet à discussion. En effet une hypothèse admet que le peuple binam (du soleil couchant) serait les descendants de la 12e tribu d'Israël disparue durant l'exode entre l'Egypte et la terre promise, qui aurait alors remonté le Nil en direction du Kenya d'où il serait parti pour se retrouver dans la plaine Tikar, au Nord-Ouest du Cameroun. Certains rites caractérisent l'ensemble des peuples issus de cette migration: Danses traditionnelles, musiques traditionnelles, diverses coutumes pratiquées à l'aide de nombreux supports parmi lesquels; le Ndedieup, le Nou-kheu, la Kola, le Feukeuk, le Tam-tam, la queue du cheval, le Nze-ndop, les cauris. De ce fait et à quelques variantes près, les traditions chez les Bamiléké sont identiques. La chefferie Le Chef est à la tête de la hiérarchie traditionnelle. Dépositaire des coutumes ancestrales, personnage sacré au pouvoir divin, il veille à la sécurité de son peuple. Aussi la désignation de son successeur a t-elle un caractère absolu et sacré. Si par des forces intérieures ou extérieures un usurpateur arrivait à prendre le pouvoir, le culte est interrompu et le village est frappé de plusieurs malheurs. Quoique le chef a sur son village une autorité illimitée, il vit sur la hantise de ses notables car ceux-ci pris ensemble ont sur lui un droit de vie ou de mort. Ils le placent au trône comme ils peuvent l'en éliminer. En principe, le chef tire son autorité de sa légitimité: Il doit en effet être fils de chef, né quand son père était au trône, avoir été choisi par son défunt père qui avait alors confié son nom aux NKEP'FEU (notables qui intronisent les chefs). Il sera arrêté lors du deuil de son père et conduit au LA'KEP en vue d'y être initié à sa fonction de chef et aux secrets magiques: Cette légitimité lui confère l'autorité de chef, qui devient alors le garant de la prospérité et de la survie de la chefferie. Désignation et intronisation d'un chef La désignation et l'intronisation d'un chef sont du ressort de deux collèges de grands notables: Le premier collège constitué de sept membres, NKEP SO'MBA, qui a pour responsabilité de présenter aux populations le successeur du chef défunt. Le deuxième collège constitué de neuf membres, NKEP VEU'HE, qui a pour mission d'assurer la formation du nouveau chef durant son séjour au LA'KEP. Le respect du chef Le respect du chef est le fondement même de la tradition bamiléké. Les signes et des marques distinctifs officiels régissent les rapports entre le chef et ses sujets. Citons quelques exemples: -Tout individu de rang inférieur doit se décoiffer devant le chef, pratique valable entre deux chefs de rangs différents. -Personne n'a le droit de s'assoir sur la chaise d'un chef. -Aucun sujet sans titre ne peut s'assoir sur la chaise d'un chef de quartier, d'un sous-chef ou d'un notable. Un principe général en droit coutumier étend ces pratiques à l'ensemble des villages Bamiléké. Un ressortissant, notable ou non d'un village Bamiléké doit garder vis-à-vis de tous les chefs Bamiléké coutumièrement ou normalement intronisés, les mêmes préséances. De même, un titre nobiliaire, le rang social d'un notable et la hiérarchie coutumière qui lui sont reconnus par un chef Bamiléké sont valables et produisent les mêmes effets dans tous les villages Bamiléké; Le rang du chef est indépendant de sa personnalité et de sa capacité juridique. Il jouit de tous ses droits et de son rang, qu'il soit mineur, vieux, ou même aliéné mental. Il ne perd sa qualité et son rang que par la mort ou la guerre. Le chef étant l'incarnation même de la noblesse, ne doit pas être abordé de n'importe quelle manière c'est ainsi que pour l'aborder il faut se décoiffer, taper les deux mains comme pour attirer son attention, ensuite former un poing à moitié fermé avec l'une des deux mains et le pauser dans la paume de l'autre main et enfin porter tout ceci tout près de la bouche et dire soit Ya Mbeloug soit Zé Mbeloug. Une société féodale ouverte aux valeurs démocratiques La qualité du citoyen, le rang, le titre d'un menbre de la communauté varie dans le temps, notamment en fonction du mérite personnel. La promotion sociale Bamiléké s'effectue par l'admission du promu dans l'un ou l'autre des multiples conseils de notables, et se caractérise par une gradation de plus en plus élevée sur la pyramide de la hiérarchie des cadres coutumiers. Cette gradation hiérarchique et progressive constitue une sorte d'école de la vie, où les futurs conseillés et notables sont formés à l'exercice du pouvoir. Dans la société Bamiléké, le seul mérite d'un individu peut le conduire du tréfonds de la hiérarchie sociale jusqu'au plus haut degré de dignité. Cependant, une fois acquise, celle-ci devient héréditaire et se transmet de père en fils. Il ressort de l'analyse de l'organisation de la hiérarchie sociale chez les Bamilékés que la société est fondée sur un modèle original de féodalité démocratique. Les valeurs personnelles de l'individu, sa bravoure, sa vaillance,son intelligence et ses mérites peuvent le conduire jusqu'au sommet de la pyramide sociale, le seul poste réservé étant celui du chef (en temps de paix). Les sociétés secrètes Les socétés secrètes sont spécifiques au pays Bamiléké. Dans une chefferie, ont peut dénombrer plusieurs dizaines de sociétés qui peuvent être réparties en deux ensembles: les sociétés politico-administratives tel que le conseil des neufs, les sociétés guerrières, et les sociétés magico-réligieuses tel que le conseil des sept, les sociétés totémiques. Les principaux rôles de ces sociétés sont de sécuriser l'individu en le protégeant par des pratiques et /ou magico-réligieuses, assurer la promotion de l'individu, permettre au chef de bien diriger son peuple. Tout individu peut avoir accès aux sociétés secrètes, soit par mérite, soit par succession. NKEP VEU'HE Il s'agit d'un conseil constué de neuf membres. Doté de pouvoirs importants, il reçoit la désignation du successeur au trône après avoir prêté serment d'en garder le secret jusqu'à la mort du chef. Bien qu'il puisse s'en passer, le chef n'agit jamais sans prendre son avis et ses décisions sont généralement le résultat d'un consensus. Il est à noter que les membres du conseil des 9 son inammovibles, puisqu'on y accède par voie de succession. Cette forme d'éligibilité confère à ces membres une certaine indépendance vis à vis du chef, celui-ci n'ayant pas le pouvoir de les démettre. NOTION GENERALE ORGANISATION SOCIALE CHEZ LES BAMILEKE pourtant l’organisation sociale et politique des Bamiléké impose le respect de l’autorité comme valeur cardinale la société Bamiléké est composée de multiple villages indépendants les uns des autres, avec à leur tête un chef, autorité politique et religieuse de la communauté. Le chef, appelé fo’o , est un descendant de la dynastie fondatrice du village. Son autorité est globale et s’étend sur tous les domaines : personnes, biens, terres. Afin de limiter son pouvoir qui frôle celui de la divinité, le chef est entouré d’un conseil de notables ; les 9 comme on les appelle en ce fondant sur leur nombre. Le conseil, qui reçoit la désignation du successeur au trône après avoir prêter serment d’ en garder le secret jusqu’à la mort du chef est doté des pouvoirs importants. Bien qu’il puisse s’ en passer, le chef n’agit jamais sans prendre son avis, et ses décisions sont généralement le résultat d’un consensus. Il est à noter que les membres du conseil des 9 sont inamovibles, puisqu’on y accède par voie de succession. Cette forme d’éligibilité confère à ces membres une certaine indépendance vis à vis du chef, celui- ci n’ayant pas le pouvoir de les démettre. En dehors du conseil des notables, le pouvoir politique repose aussi sur l’existence d’une multitude de sociétés plus ou moins secrètes, donc l’autorité dans leur domaine de compétence peut frôlé la souveraineté. LA CHEFFERIE BAMILEKE EXPRIME L’UNITE DE LA COMMUNAUTE DU VILLAGE Elle représente le bien collectif constitué par la terre du village . Le représentant de cette collectivité étant le chef , la chefferie est un grand domaine comprenant 50 à 100 cases et plus , suivant l’importance du village et du harem du chef . De grandes cases abritant les sessions de différents grands conseils de notables ou les conseils privés du chef s’intercalent entre les habitations des épouses du chef , qui vivent chacune dans son foyer en compagnie de ses enfants . Ces immeubles de taille relativement importante porte le nom du conseil qui y siège . Ainsi il existe donc autant de cases de conseils qu’il y a de conseils dans la chefferie . Les cases de conseil ont un caractère sacré : en dehors de la mère du chef , aucun membre de la gent féminine ne peut y pénétrer , pendant ou en dehors des sessions . Le service et l’entretien des lieux sont assurés par des serviteurs du chef . L’entrée dans ces lieux de débat est formellement interdite à toute personne non-membre du dit conseil . Avant la pénétration européenne , la chefferie , chef-lieu du village ou capitale de la cité dans le cas des villages indépendants ( Lah-Lepeù ) , était le lieu où se réglait toutes les questions politiques , sociales et économiques du village . Pour chaque type , le chef s’entourait des cadres coutumiers appropriés . Les principales affaires débattues dans ce lieu concernaient les questions de frontières, la levée des impôts , le règlement des litiges , les négociations commerciales , etc... Toutes les chefferie Bamiléké n’ont pas le même rang. On distingue deux grandes catégories : 1) Les chefferies de Lah-Lepeù : villages jamais dominés ni vaincus et indépendants . Ces chefferies sont généralement considérées comme des chefferies supérieures . 2) Les chefferies de Lah-To’ : petit village dépendant d’une grande chefferie qui , soit les a soumises , soit les a offert sa protection . Dans ce cas , la chefferie supérieure assure les relations extérieures , les rapports politiques avec les autres villages , la défense et la sécurité du village sous protectorat . la chefferie supérieure peut comprendre plusieurs chefferie sous protectorat . Ces derniers ont un chef qui est considéré par le pouvoir central comme une sous-chefferie construite selon les même principes que la chefferie supérieure , mais avec une ampleur et une architecture moins étendue que celle-ci . L’administration coutumière du village est assurée par les organes coutumiers locaux , mais les grands conseils de notables disparaissent au profit des conseils de la chefferie supérieure dont la juridiction s’étend uniformément aux chefferie sous-protectorat . Toutefois , l’avis des chefs ou des notables des chefferies sous-protectorat est requis pour toutes les questions concernant leurs localités . Par ailleurs , les notables des villages placés sous-protectorat intègrent , avec leur rang et leurs titres , les grands conseils analogues de la chefferie supérieure . LE RESPECT DU CHEF , FONDEMENT DE LA TRADITION BAMILEKE Chez les Bamiléké , les signes et des marques distinctifs officiels régissent les rapports entre le chef et ses sujets . Citons quelques exemples : Tout individu de rang inférieur doit de décoiffer devant le chef , pratique valable entre deux chefs de rangs différents ; personne n’a le droit de s’asseoir sur la chaise d’un chef . Aucun sujet sans titre , ne peut s’asseoir sur la chaise d’un chef de quartier , d’un sous-chef ou d’un notable ; un principe général en droit coutumier étend ces pratiques à l’ensemble des villages Bamiléké . Un ressortissant , notable ou non d’un village Bamiléké doit garder vis-à-vis de tous les chefs Bamiléké , coutumièrement ou normalement intronisés , les mêmes préséances , de même , un titre nobiliaire , le rang social d’un notable et la hiérarchie coutumière qui lui sont reconnus par un chef Bamiléké sont valables et produisent les mêmes effets dans tous les autres villages Bamiléké ; le rang du chef est indépendant de sa personnalité et de sa capacité juridique . Il jouit de tous ses droits et de son rang , qu’il soit mineur , vieux , ou même aliéné mental . Il ne perd sa qualité et son rang que par la mort ou la guerre . UNE SOCIETE FEODALE OUVERTE AUX VALEURS DEMOCRATIQUES La qualité du citoyen , le rang , le titre d’un membre de la communauté varie dans le temps , notamment en fonction du mérite personnel . La promotion sociales Bamiléké s’effectue par l’admission du promus dans l’un ou de l’autre des multiples conseils de notables , et se caractérise par une gradation de plus en élevée sur la pyramide de la hiérarchie des cadres coutumiers . Cette gradation hiérarchique et progressive constitue une sorte d’école de la vie , où les futurs conseillers et notables sont formés à l’exercice du pouvoir . Dans la société Bamiléké , le seul mérite d’un individu peut le conduire du tréfonds de la hiérarchie sociale jusqu’au plus haut degré de dignité . Cependant , une fois acquise , celle-ci devient héréditaire et se transmet de père en fils . Il ressort de l’analyse de l’organisation de la hiérarchie sociale chez les Bamiléké que la société est fondée sur un modèle original de féodalité démocratique . Les valeurs personnelles de l’individu , sa bravoure , sa vaillance , son intelligence et ses mérites peuvent le conduire jusqu’au sommet de la pyramide sociale , le seul poste réservé étant celui du chef ( en temps de paix ) . LES SOCIETES SECRETES Les sociétés secrètes sont spécifiques au pays Bamiléké . Dans une chefferie , on peut dénombrer une centaine de sociétés qui peuvent être réparties en deux ensembles : Les sociétés politico-administratives . Exemple : le conseil des neufs ( M’kamvù ) , les sociétés guerrières ( Madjoung , les Kù’ gaing ) Les sociétés magico-religieuses . Exemple : le conseil des sept ( Mkam sombeù ) . Les sociétés totémiques ; les Ku’gaing , police secrète en relation avec les forces invisibles de la nature . Les principaux rôles de ces sociétés sont de : Sécuriser l’individu en le protégeant par des pratiques guerrières et/ou magico-religieuses, Assurer la promotion de l’individu ; Permettre aux chefs de bien diriger leurs populations . Tout individu peut avoir accès aux sociétés secrètes , soit par succession , soit par mérite . SOURCE : CAMAROES N0 003, GNIEUP

HISTORIQUE DU GROUPEMENT BANGOU

Situé dans le département des hauts plateaux, province de l’ouest, Bangou est un groupement quatre vingt quatorze kilomètres carré environ. Il est limité par les villages BANGWA-BAMENA-BATCHINGOU dans le NDE, BANA et BABOUATOU dans le HAUT KAM, BAHAM, BADENKOP dans les HAUTS PLATEAUX et BAYANGAM et BATOUFAM dans le NKOUNG NKI. Son climat est celui des montagnes. Il est traversé par le tronçon bitumé de la route BANGANGTE-BAFANG au sud et un peu excentré à l’ouest par rapport à l’axe lourd YAOUNDE-BAFOUSSAM. La population essentiellement rurale est passée de 76000 habitants en 1976 a 11000 en 1992 et avoisine 28000 en l’an 2000. l’histoire a relevé que les peuples Bangou seraient des BAMILEKES de vielle souche partis de la pleine de TIKAR au 17e siècle sous l’effet des mouvements migratoires massif et successifs. Enfin il est rappelé que le groupement Bangou est l’oeuvre d’un certain NKOUANGOU, chasseur de son état venu de FOKAMAZO qui a vaincu les chefs résistants tels FIEU YIEP à NDENGNIEUP et FIEU NGANWOUO à MEUDJIEU pour s’imposer comme le premier chef du groupement Bangou. Partis de la plaine de Tikar vers le 17e siècle, les Bamilékés se sont établis dans les montagnes de l’ouest-Cameroun, et se sont organises en groupe selon leur racine linguistique. Plus tard les différents groupes seront érigés en villages, donc Bangou. Puis vint la colonisation avec ses effets tels la civilisation avec le développement des villes, les travaux forcés, la création des industries etc...des lois, des populations de nos villages en majorité des jeunes vont quitter les campagnes pour les villes , non seulement pour fuir les travaux forcés mais aussi et surtout pour rechercher un emploi: c’est le phénomène d’exode rural qui a provoqué une véritable saignée dans les campagnes de l’ouest. Et le groupement Bangou n’a pas été du reste.

NOTION GENERALE SUR L’HISTOIRE DES BAMILEKES

Les Bamiléké forment le plus important des Groupes ethniques du Cameroun (20%). Avec les Tikar et les Bamoun, ils composent le groupe des Semi-Bantou. Ils sont basés dans l'ouest du Cameroun. Les Bamiléké sont issus de plusieurs migrations en provenance du nord et dont l'origine remonte sans doute à l'Égypte Ancienne. Ils sont particulièrement impliqués dans la vie économique du Cameroun et ont émigré en masse vers les deux grandes villes camerounaises Douala et Yaoundé Cette population du Cameroun a été l'objet d'une attention particulière des autorités coloniales française puis du gouvernement indépendant camerounais, en raison de l'organisation de maquis de l'UPC dans cette région et a fait l'objet d'une violente répression de 1958 à 1964 qui laisse des interrogations dans l'histoire du Cameroun soulevées par divers documents. Le bamiléké est une famille de langues semi-bantoues, parlées par environ 3 millions de personnes au Cameroun. · 1,3 million de Bamilékés dans les hauts plateaux de l'ouest (Province de l’Ouest). Cette famille de langue est majoritaire dans la province de l'Ouest (2 millions de personnes). Plus d'1 million d'autres Bamilékés vivent dans les provinces du Littoral (Douala), du sud-ouest et du Centre (Yaoundé) et emploient peu ou prou les langues bamilékés. Dialectes et Classifications La classification du SIL identifie 11 langues ou dialectes différents. · Le • Ghomálá’• et ses variantes est parlé en particulier dans les départements de la Mifi, du Koung-Khi, des Hauts-Plateaux, de l'est de la Menoua, et dans des portions des Bamboutos. Les centres culturels les plus importantes sont Baham, Bafoussam, Bamendjou, Bandjoun, Batié et Bansoa. · Le • Nufi • ou le Fe'fe' est parlé au Sud-ouest et dans le département du Haut-Nkam autour des villes de Bafang, Bana, Bakou et Kékem. · Le • Nda'nda' • occupe le tiers du département du Ndé. La principale implantation est à Bazou. · Le • Yemba • est parlé dans le département de la Menoua autour de la ville de Dschang. · Le • Medumba • est parlé surtout dans le département du Ndé, avec pour principales implantations Bangangté et Tonga. · Le • Kwa• est parlé entre le département du Ndé et la province du Littoral. · Le • Ngwe • autour de Fontem dans le sud-ouest de la province. Le • Mengaka• , • Ngiemboon • , • Ngomba • et • Ngombale • sont parlés dans le département des Bamboutos. Histoire Le Bamiléké a pour racine principale le Baham, le Bandjoun et le Bayangam, des villages de l'ancien département de Mifi, province de l'Ouest. Deux hypothèses différentes, datant de l'époque de la colonisation du Cameroun, expliquent l'origine de ce nom. La première affirme qu'un interprète douala serait à l'origine du mot Bamiléké. Selon cette version, le mot Bamiléké vient du terme "Baboté Ba leké" qui signifierait « les porteurs de masque au visage ». La seconde soutient que le mot « Bamiléké » vient de l'expression de la langue Foto (région de Dschang) « Pe me leke » qui signifie « les habitants des montagnes et des ravins ». C'est cette dernière qui est le plus souvent retenue. Sociologie Les Bamiléké, connus à l'intérieur et à l'extérieur du Cameroun comme un groupe ethnique largement étendu, semblent très souvent être des victimes du dynamisme qui leur est attribué habituellement. En effet, depuis les indépendances, ce groupe est présenté dans les analyses ethniques comme le plus important sur le plan démographique, contrôlant plusieurs points stratégiques dans les secteurs économiques et commerciaux nationaux, présentant de forts indices migratoires et faisant preuve d'endurance. Une certaine tendance de l'élite intellectuelle des Bamiléké présente le groupe comme étant devenu la cible de toutes les discriminations, soit du fait de la méfiance des autres groupes ethniques, soit du fait d'une mystification excessive d'une hégémonie présumée. Accusée d'être motivée par cet esprit hégémonique qui l'autoriserait à prendre le pouvoir pour transformer sa suprématie économique présumée en domination politique et mettre en place une hégémonie irréversible au Cameroun, l'élite intellectuelle Bamiléké a toujours nié avoir de telles intentions. Selon elle, il s'agit plutôt de prétextes basés sur des arguments sans fondement afin de faire taire les Bamiléké et de fausser ainsi le processus démocratique. Topographie Les hauts plateaux bamiléké de l’Ouest-Cameroun sont connus pour la célébrité de ses paysages de bocage. Dans un contexte topographique de hauts plateaux étagés, caractérisé par une succession de collines dominées par quelques montagnes isolées pouvant atteindre ou dépasser 2 000 m d’altitude, l’exploitation du sol est fondée sur une judicieuse association de l’agriculture et de l’élevage du petit bétail. L’espace utile, support du peuplement et des activités est appréhendé au travers des distances en rapport avec les temps de déplacement entre les lieux sociaux et/ou de production : éloignement ou rapprochement à partir du lieu de résidence, du siège des institutions traditionnelles, du « point central » de la chefferie… Ces lieux sociaux à partir desquels s’organise la vie des communautés locales sont eux-mêmes différenciés par rapport à leur position topographique : soit sur le haut (toutes parties hautes qu’elles soient sur colline ou sur montagne) ou vers le bas (dépressions, vallées, parties avals des versants). Cette conception dipolaire de l’espace a prévalu lors de l’occupation de la région et au découpage de l’espace en chefferies traditionnelles (une centaine de chefferies sur environ 6 000 km²). A l’intérieur des différentes chefferies, le découpage administratif traditionnel en quartiers s’est largement appuyé sur les notions de haut et de bas. Il en a été de même pour l’implantation des unités d’habitations familiales, pour l’édification et l’extension des haies vives et pour l’aménagement paysager de l’espace. La fonction de chef traditionnel du roi chez les Bamiléké Dans un groupement donné de la province de l'Ouest, le roi est à la fois un dirigeant mystique et un monarque qui a un rôle très étendu sur le plan spirituel et féodal. Le roi est le symbole de tout ce qui concourt au bonheur de son peuple. Ses fonctions le place comme la courroie de transmission entre le peuple qu’il gouverne et Dieu placé au dessus de tous pouvoirs. Les majestés sont généralement désignées sous le nom de nomtchema (lion) mbelang ou autres, ntah soungseu (défense d’éléphant) qui sont des éléments totémiques avec lesquelles ils s’identifient. D’une manière générale, les rois Bamiléké jouissent des pouvoirs temporels et spirituels après leur séjour d’initiation au la’akam pendant 9 semaines. Dans le langage traditionnel, le chef ne meurt pas il disparaît il s'en va dans le royaume de ses ancêtres. Par ailleurs, il est le maître de la terre, à condition de préserver le droit d’usage à tous. En pays Bamiléké, avant contact avec les civilisations étrangères, toutes les actions s’articulaient sur la royauté, incarnation du pourvoir divin, de l’autorité, de la législation nécessaire pour l’ordre, la paix et tout ce qui est nécessaire pour vivre bien en communauté. Le palais royal est le lieu de l’unité traditionnelle. Le roi est le détenteur des pouvoirs, il est apte à trouver la solution qui convient aux problèmes. Le roi est le juge suprême dans la collectivité qu’il dirige. Son devoir est d’être constamment à la disposition de la communauté dont il a la charge. Il se doit de discerner les besoins des populations placées sous son égide à les encadrer et les protéger grâce aux pouvoirs spéciaux dont il est détenteur. Étant considéré comme le reflet du règne de Dieu parmi les hommes, il est le dépositaire du savoir, des coutumes, des pouvoirs ; il est le symbole de la vie religieuse traditionnelle de sa communauté, car c’est le roi qui doit rendre sacrée ou spirituelle l’histoire de sa société. Il est le point de jonction entre le monde historico-physique et le monde spirituel de par son caractère de prêtre des ancêtres mythiques, détenteurs des statues et des éléments totémiques avec lesquels il s’identifie. C’est ainsi qu’il a le monopole des peaux de panthères, des sièges figurant des panthères des défenses d’éléphants etc.... Autant de symbole de sa puissance puisqu’il est le chef est maître des éléments l’incarnation de la communauté, l’essence de la pensée et de l’action d’envergure. Dans la société Bamiléké, le roi est considéré comme le plus fort en tout point de vue dans la communauté placée sous son autorité parce que tous les sorciers, magiciens, médiums, devins guérisseurs lui passent leurs puissances pendant les neufs mois de l’initiation. C’est ainsi qu’on dit que dans chaque collectivité traditionnelle, le roi réunit tous les pouvoirs surnaturels existant dans son unité de commandement. Il est dit que c’est lui qui relie le peuple à Dieu en tant qu’incarnation divine. D’où la dénomination Sipeufeu (Dieu est le roi) ou encore Sibafeu (Dieu est roi) Création d'un royaume en pays Bamiléké Un groupement humain prend naissance à) partir d’un palais royal. Chaque chefferie est une sorte de patrie autonome ; mais bien qu’indépendantes, les chefferies ont les grades de différents suivant leur proximité avec l’ancêtre mythique. La différence entre eux est que certains villages, par exemple, n’ont jamais été vaincus par un autre village. Par ailleurs le nombre de case ou toits coniques dans l’enceinte d’un palais royal matérialise la puissance de ce royaume. Pour qu’il y ait un nouveau royaume, il fallait qu’un homme, prince ou notable ou serviteur puissant se rebelle, refuse sa soumission à un autre royaume ancien, s’éloigne de celui ci, et arrive à s’implanter quelque part, en forêt ou dans la savane. De là, il crée sa propre famille, se constitue en cour, attire vers lui une population ou s’impose sur toute faible résistance trouvée en place. Beaucoup de chasseurs, aventuriers ou explorateurs, au cours de leur éloignement, ont crée des royaumes puissants qui se sont maintenus contre vents et marées. Le peuplement Plus un royaume se sentait puissant plus il s’agrandissait en combattant, en gagnant des hommes et du terrain. Des tranchées creusées avant et pendant la colonisation séparaient les villages (groupements) voisins. C’est ainsi que l’on trouve aujourd’hui des groupements constitués de plusieurs milliers de personnes à côté d’autres se limitant à quelques centaines d’âmes. Dans ces grands groupements, on trouve des soumis, des ralliés, des minorités, des réfugiés émigrants, etc. Partout, les jeunes représentent l’espoir, la projection dans l’avenir, d’où l’importance accordée à leur initiation qui les prépare à travers le courage, le travail, l’endurance, la générosité, etc.... à assumer pleinement dans la société. En général les femmes ne sont pas oubliées. Mères, épouses nourricières de la cellule sociale qu’est la famille, les MEKEU (mères des jumeaux) jouissent d’une estime et d’un privilège au sein de la communauté ; les MAFEU sont respectées et honorées. Sociétés secrètes Le pouvoir de chaque roi est sérieusement tempéré par le grand nombre de sociétés sécrètes qui animent et entretiennent la flamme de la communauté. Elles ont un caractère religieux ou économique, mais leur étude reste une affaire tabou en raison de leur nature sacrée. Elles se réunissent à des périodes précises. Hiérarchisée, chaque confrérie a une signification propre et est orientée vers une mission précise. Exemples : pagouop (porteur de peau de panthère) Medjoung (guerriers) Kougang (tenants des coutumes et traditions). L’accès aux sociétés sécrètes passe par l’initiation qui est la base des coutumes ; les coutumes et traditions sont aussi nombreuses que diverses. Très respectées, elles font la fierté se l’homme Bamiléké qui y attache beaucoup d’importance. Le roi est entouré aussi d’agents exécutifs notamment : les Wala djé (sorte d’agent public) les Wala- ntsa’à (sorte de messager et protocole), ainsi que les serviteurs dont le chef de fil est un Defeu, suivi de Tabeu, etc.... Justice traditionnelle La justice traditionnelle a pu être rendue au moyen de la torture ou de Ngwe (potion médicamenteuse à effet et pouvoir surnaturels ou maléfiques contre les malfaiteurs), ou encore au moyen du versement de vin de raphia sur un tombeau en proposant une sanction en cas de mensonge ou de culpabilité. Autrefois, l’animal de vérité en cas de Ngwe était la tortue. Après les déclarations d’innocence jurées par les parties en présence, celle - ci se dirigeait vers le menteur et sa culpabilité était ainsi consommée. Habillement et danses traditionnelles La couture Bamiléké compte parmi les plus somptueux : décoration et goût poussé dans la recherche; c’est tout un message qui témoigne de la finesse du Bamiléké dans l’art de la communication. Les cérémonies de danses traditionnelles sont les occasions propices pour apprécier la richesse de ces tenues, fruit de ma maîtrise de l’art. Chefferie Bamiléké et peau de panthère La peau de panthère symbolise la ruse. Relation inter-village Chaque groupement a des alliés suivant les pensées historiques, des batailles antiques ou selon que telle œuvre est celle d’un natif de telle personne ou encore que le successeur dans tel palais fut le petit- fils de tel autre grand roi, etc.... Le calcul traditionnel du temps En pays Bamiléké, la semaine compte huit jours, et chaque jour a une signification liée aux activités qui lui sont réservées, ou inspirées de l’histoire du village. D’une manière générale, le temps est indiqué par des événements qui le marque : tel fait s’est déroulé pendant les récolte de telle ou telle plantes, pendant les semailles de telles autre , en saison sèche ou de pluie ; on dira par exemple je suis né l’année où il eut l’invasion des sauterelles ; l’année où il eut éclipse ; au lever ou au coucher du soleil : à la nouvelle ou en pleine lune; au premier chant du coq; etc.... De nos jours, les choses ont évoluées avec les calendriers en langue maternelle où les jours, les semaines les mois voire l’année ont effectivement une dénomination. Propriété Les biens privés ne manquent pas. Mais les biens communs sont les plus nombreux, parmi lesquels ; Le palais royal lui-même : Ntsa’a - ngouong (palais du peuple) · Les pagnes traditionnels de la chefferie · Les bracelets en or du chef · Les ivoires de la chefferie. Certains instruments Qualifiés de tsegouong c’est-à-dire les biens du peuple). Les lieux et marchés publics · Les lieux saints · Les cours d’eaux · Les routes publiques · Tribune et tam-tams de la chefferie. SOURCE: WIKIPEDIA

Cameroun: 30 ans de prison pour Siyam Siwé

30 ans de prison pour Siyam Siwé L’ancien directeur général du Port autonome de Douala (Pad), Alphonse Siyam Siwé, l’actuel directeur général adjoint, Simon Pierre Ewodo Noah, l’ancien président du conseil d’administration, Edouard Etondè Ekoto et François Marie Siewé Nintcheu, ont été reconnus coupables de détournements de deniers publics par le Tribunal de grande de grande instance (Tgi) du Wouri, statuant en matière criminelle, hier mercredi 12 décembre 2007. Au terme du verdict du Tgi sur la culpabilité, c’est un montant total de 12,6 milliards de francs Cfa, réparti entre les quatre accusés, qui a été détourné. Les membres de la collégialité présidée par Mounyol à Mboussi ont également déclaré neuf des 13 accusés non coupables des charges retenues contre eux par l’accusation. En outre, les exceptions soulevées par la défense au cours des audiences, toutes jointes au fond par les honorables membres du tribunal, ont été rejetées. Les accusés reconnus coupables étaient là, au moment du prononcé du verdict du Tgi, autour de 17 heures, en dehors de Ewodo Noah dont l’absence à l’audience a soulevé quelques interrogations. Alphonse Siyam Siwé, le principal accusé a gardé son calme habituel, levant une ou deux fois les yeux vers le ciel, comme s’il ne comprenait pas grand-chose à ce qui se tramait autour de son destin. L’ancien Pca, Edouard Etondè Ekoto a gardé le sourire en coin, au grand dam des près de 200 gendarmes, policiers anti-émeute, militaires et autres éléments des forces spéciales déployés au hall et autour du palais de justice, pour intervenir, au cas où. Les membres des familles des accusés et les dizaines de personnes venues vivre l’événement en direct, ont également maintenu le siège, durant les cinq heures de lecture de la décision par le président Mounyol. Ce dernier a par ailleurs estimé que compte tenu des délais, l’audience allait se poursuivre, avec les réquisitions du procureur de la République sur les peines, l’intervention de la partie civile pour les intérêts civils du Pad, la plaidoirie de la défense, et le verdict sur les peine. Le procureur Amadou Souley, très excité, a alors pris la parole, froissé sa mine, et exposé sur la détermination des pouvoirs publics d’assainir l’environnement socioéconomique du Cameroun. Et demander finalement que la sanction du tribunal tienne compte des impératifs de salubrité sociale et de la gravité des faits. Aussi a-t-il requis la peine d’emprisonnement à vie contre Alphonse Siyam Siwé, Simon Pierre Ewodo Noah, Edouard Etondè Ekoto et François Marie Siewé Nintcheu. Il a également demandé la confiscation de leurs biens et la déchéance des droits des accusés coupables. Dommages Les avocats de la partie civile, arguant qu’ils n’étaient pas dans les secrets des dieux en venant au tribunal hier matin, ont cependant abondé dans le sens du procureur. Pris de court, ils vont d’ailleurs mélanger les pédales, demandant indifféremment, des dommages de 1,5 à 65 milliards de francs Cfa. C’est ce que n’a pas manqué de remarquer la défense, les avocats de Siyam Siwé en premier. Me Ayissi Ngah, conseil de Siyam, a présenté son client comme un " prévaricateur pauvre " dont le solde de tous les comptes répertoriés ne dépasse pas 200 millions de francs Cfa. Aussi dira-t-il que Siyam Siwé est victime d’un appareil, alors qu’il a toujours mérité la confiance du chef de l’Etat, en bénéficiant de huit décrets en tout, pour des postes où il s’est toujours illustré par une gestion rigoureuse. Me Ayissi a reconnu que le Tgi a élagué, corrigé ce qui pouvait l’être, avant de conclure qu’il saisira les autres instances, pour la suite du combat. Par le confrère Denis NKwe
Mort du chef Batcham, Un Choc Le 23 Décembre 2007 Le décès de S.M. Francis Hervé Sonkoué Tatang a été constaté mercredi 19 décembre 2007. Un notable et deux de ses épouses interpellés par la gendarmerie. Il ne verra pas l’an 2008 ! Après six années seulement à la tête du groupement, le souverain du peuple Batcham dans le département des Bamboutos s’en est allé sur la pointe des pieds. Selon des témoignages recueillis à Batcham, le corps de sa majesté Francis Hervé Sonkoué Tatang, chef de premier degré, a été retrouvé dans la chambre de l’une de ses épouses à la chefferie aux environs de 12h le mercredi 19 décembre. La nouvelle a provoqué une onde de choc d’abord dans le groupement, puis dans les localités du pays où il existe des communautés batcham organisées. Les circonstances de ce décès restent floues, surtout que le chef ne souffrait pas d’une maladie connue de ses proches.“Tout ce que nous savons c’est qu’il est décédé brusquement. Le médecin a fait des prélèvements pour établir l’autopsie. Les enquêtes sont ouvertes”, affirme le sous-préfet de l’arrondissement de Batcham, Emile Simon Mooh. Toute la matinée d’hier, 20 décembre, les membres du collège des neuf notables ainsi que les serviteurs du chef Batcham ont été entendus à la brigade de gendarmerie. Deux des épouses du défunt ont aussi été interrogées. Parmi elles, la nommée Aimée Kaho. Des princes affirment que c’est avec cette dernière que le chef aurait passé les derniers instants de sa vie. Parallèlement aux enquêtes menées par la gendarmerie de Batcham, les notables mènent une enquête pour déterminer les causes du décès du chef Sonkoué Tatang. Des sources introduites indiquent que ces derniers ont procédé à une autopsie de la dépouille. Pour les dignitaires batcham, les origines de ce décès sont mystiques. “On m’a aussi appelé de venir le voir lorsqu’il était déjà mort. Nous sommes dépassés par les événements. On sait que dans la soirée de mardi [18 décembre, ndlr] il a bu avec des gens jusqu’à une heure tardive de la nuit”, explique un notable ayant requis l’anonymat. Une rumeur persistante dans le groupement laisse entendre que S.M. Sonkoué Tatang est ainsi victime d’un assassinat (mystique) dans lequel un notable est impliqué.Guerre de succession… ?Au-delà des spéculations, les populations de Batcham portent déjà le deuil de leur 13e souverain. Assises à même le sol à l’entrée de la chefferie ce jeudi 20 décembre, des femmes ont le visage mouillé de larmes. Pour l’instant, aucun chant de requiem n’est entonné. Regroupés en clan d’âge, les hommes, quant à eux, devisent. Au milieu de la grande cour de la chefferie, la cloche d’appel est exposée. A mesure que les minutes s’égrènent, l’affluence prend de l’ampleur. La majorité des princes proches du défunt brandissent des menaces contre ceux qui l’auraient tué mystiquement. “ On s’est appelé dans la soirée du mardi 18 décembre. Il m’a annoncé que l’une de ses femmes venaient de mettre un nouveau né au monde. On était en joie. Et on a promis de se rappeler le lendemain… Nous faisons confiance aux enquêtes qui sont actuellement menées au plan traditionnel. Personne ne doit bouger de cette chefferie. Il faut que la vérité soit connue de tous. Les choses doivent se dérouler comme à Babété [village voisin de Batcham, ndlr]. C’est l’un de ses fils, même s’il est mineur, qui doit hériter du trône”, avertit un prince. Dans le camp opposé au défunt chef, l’on estime qu’il paye les frais de son usurpation, arguant que son accession au trône avait été entachée d’irrégularités.Que ne dit-on pas, quand un souverain de la trempe du chef Batcham décède de cette façon-là ? En attendant les conclusions des différentes enquêtes, une chose est sûre, c’est que le groupement aura un autre chef qui n’est pas Sonkoué Tatang. A trente-six ans, l’électronicien de formation désigné pour le trône le 29 avril 2001 tire ainsi sa révérence.