Cameroun: 30 ans de prison pour Siyam Siwé

30 ans de prison pour Siyam Siwé L’ancien directeur général du Port autonome de Douala (Pad), Alphonse Siyam Siwé, l’actuel directeur général adjoint, Simon Pierre Ewodo Noah, l’ancien président du conseil d’administration, Edouard Etondè Ekoto et François Marie Siewé Nintcheu, ont été reconnus coupables de détournements de deniers publics par le Tribunal de grande de grande instance (Tgi) du Wouri, statuant en matière criminelle, hier mercredi 12 décembre 2007. Au terme du verdict du Tgi sur la culpabilité, c’est un montant total de 12,6 milliards de francs Cfa, réparti entre les quatre accusés, qui a été détourné. Les membres de la collégialité présidée par Mounyol à Mboussi ont également déclaré neuf des 13 accusés non coupables des charges retenues contre eux par l’accusation. En outre, les exceptions soulevées par la défense au cours des audiences, toutes jointes au fond par les honorables membres du tribunal, ont été rejetées. Les accusés reconnus coupables étaient là, au moment du prononcé du verdict du Tgi, autour de 17 heures, en dehors de Ewodo Noah dont l’absence à l’audience a soulevé quelques interrogations. Alphonse Siyam Siwé, le principal accusé a gardé son calme habituel, levant une ou deux fois les yeux vers le ciel, comme s’il ne comprenait pas grand-chose à ce qui se tramait autour de son destin. L’ancien Pca, Edouard Etondè Ekoto a gardé le sourire en coin, au grand dam des près de 200 gendarmes, policiers anti-émeute, militaires et autres éléments des forces spéciales déployés au hall et autour du palais de justice, pour intervenir, au cas où. Les membres des familles des accusés et les dizaines de personnes venues vivre l’événement en direct, ont également maintenu le siège, durant les cinq heures de lecture de la décision par le président Mounyol. Ce dernier a par ailleurs estimé que compte tenu des délais, l’audience allait se poursuivre, avec les réquisitions du procureur de la République sur les peines, l’intervention de la partie civile pour les intérêts civils du Pad, la plaidoirie de la défense, et le verdict sur les peine. Le procureur Amadou Souley, très excité, a alors pris la parole, froissé sa mine, et exposé sur la détermination des pouvoirs publics d’assainir l’environnement socioéconomique du Cameroun. Et demander finalement que la sanction du tribunal tienne compte des impératifs de salubrité sociale et de la gravité des faits. Aussi a-t-il requis la peine d’emprisonnement à vie contre Alphonse Siyam Siwé, Simon Pierre Ewodo Noah, Edouard Etondè Ekoto et François Marie Siewé Nintcheu. Il a également demandé la confiscation de leurs biens et la déchéance des droits des accusés coupables. Dommages Les avocats de la partie civile, arguant qu’ils n’étaient pas dans les secrets des dieux en venant au tribunal hier matin, ont cependant abondé dans le sens du procureur. Pris de court, ils vont d’ailleurs mélanger les pédales, demandant indifféremment, des dommages de 1,5 à 65 milliards de francs Cfa. C’est ce que n’a pas manqué de remarquer la défense, les avocats de Siyam Siwé en premier. Me Ayissi Ngah, conseil de Siyam, a présenté son client comme un " prévaricateur pauvre " dont le solde de tous les comptes répertoriés ne dépasse pas 200 millions de francs Cfa. Aussi dira-t-il que Siyam Siwé est victime d’un appareil, alors qu’il a toujours mérité la confiance du chef de l’Etat, en bénéficiant de huit décrets en tout, pour des postes où il s’est toujours illustré par une gestion rigoureuse. Me Ayissi a reconnu que le Tgi a élagué, corrigé ce qui pouvait l’être, avant de conclure qu’il saisira les autres instances, pour la suite du combat. Par le confrère Denis NKwe